Bien que le panneau indique Pozas de Carballosa, c’est en allant au Pozas de Mougas que nous sommes arrivés dans ce lieu paradisiaque.
Nous avions quitté Vigo ce matin-là. Après des adieux déchirants avec les propriétaires de notre Airbnb, nous nous sommes lentement dirigés vers le Sud pour retourner à Porto. Ma mère s’était beaucoup attachée à la propriétaire du Airbnb, à laquelle elle s’identifiait car comme elle, ses enfants vivaient loin d’elle et lui manquaient. Oui, je ne vis pas à 10 km de chez mes parents mais je suis à 2h en train, concrètement ce n’est pas loin mais pour une mère mexicaine c’est la fin du monde… Les deux sont donc devenues proches en 2 jours. C’est assez fort que l’on puisse nouer des liens via l’utilisation d’Airbnb. Ce n’est pas seulement une application, je vois plus cela comme un grand réseau de voyageurs maintenant.
Nous avons un peu longé la côte en voiture, respirant le vent marin à travers nos vitres baissées, profitant une dernière fois des paysages magnifiques de cette côte sauvage. Nous garderons ces derniers instants de roadtrip à travers la Galice gravés dans nos coeurs. Puis nous avons tourné à gauche dans une petite route sinueuse. Plus nous nous approchions de notre destination plus les virages et les montées s’accentuaient…
Nous avons fini par nous garer sur une petite place de village. Nous ne pouvions plus continuer en voiture, la route était trop étroite et nous n’étions pas sûr de pouvoir faire demi-tour une fois arrivés à destination. La voiture était une location et nous ne voulions pas l’abimer l’avant-dernier jour de notre départ. Nous avons donc commencé à marcher dans les toutes petites rues de ce village perdu dans les collines. On se serait cru dans un village coupé du monde, de la réalité. Nous avons vu un groupe de jeunes rentrer chez eux à dos de poneys et attacher le poney dans le garage avant de rentrer dans leur maison comme si de rien n’était. Comme nous nous baladons à vélo ou à scooter eux se baladaient à poney. Nous avons croisé une petite voiture d’un autre âge qui roulait à vive allure dans cette route étroite. L’homme au volant s’est garé d’un geste expert dans une place microscopique. Je n’aurais pas cru possible de faire une telle manoeuvre, avec une telle fluidité dans un espace aussi restreint.
Nous arrivons au bout du village, un chemin en pierre s’enfonce dans la forêt. Nous suivons le chemin sous un soleil brûlant. J’hésite à me passer la tête sous la vieille fontaine que nous croisons à notre droite. Mais le GPS de mon téléphone m’indique que nous sommes presque arrivés à destination. Je suis sans cesse surprise de l’efficacité de mes applications GPS quand je voyage. Je ne sais vraiment pas comment faisaient mes parents quand ils voyageaient seulement avec des cartes. J’aurais été incapable de trouver ce village et ce sentier sans mon GPS. Peut-être planifiait-ils moins leur itinéraire et ce laissaient-ils plus surprendre. Peut-être auraient-ils aussi trouvé ce village après s’être perdu.
Il faut un peu grimper, mais nous sommes protégés par l’ombre des arbres maintenant. La fraîcheur nous redonne un peu d’entrain. Ma soeur marche devant moi, même pendant les randonnées l’ordre reste respecté. L’aînée devant, la cadette derrière, papa dans mes pas et maman qui traîne la patte derrière nous. L’ordre dans lequel nous marchons n’est qu’un détail et pourtant je pense qu’il veut dire beaucoup, sans jeu de mot.
Nous arrivons enfin à la pozas. C’est superbe, mais sur le moment je n’ai qu’une pensée : « je vais enfin pouvoir me rafraîchir un peu ». Nous nous baignons toutes, sauf mon père. L’eau est glacée et tout cela me rappelle les baignades dans les cours d’eau des montagnes en Corse. Nous voyons des poissons nager près de nous. La fatigue s’estompe petit à petit et se dilue dans l’eau glacée. Ma mère reste barboter plus longtemps que nous. Elle a toujours aimé l’eau et après la petite marche au soleil je pense qu’elle veut profiter de cette fraîcheur un maximum avant de retourner dans la fournaise.
Toutes les bonnes choses ont une fin. Nous quittons la pozas à regret. Cet instant devient un souvenir dont nous reparlerons. Nous nous souviendrons du chant des insectes, de l’eau translucide, des arbres autour de nous qui semblaient nous protéger et nous cacher du monde, de toutes ces choses que nous portons tous sur nos épaules sans pouvoir jamais les décharger, qui s’accumulent et s’accumulent. Nous sommes repartis affronter la vie qui continuait son cours sans nous. A la recherche de notre prochaine cachette où nous pourrons oublier le poids du temps.
Nous reprenons la route. Heureux et fatigués. Nous nous arrêtons dans une ville pour boire un coup. Nous ne parlons pas beaucoup. Il n’y a rien a dire, nous nous contentons de profiter de cet avant-dernier jour en famille.
Avant de nous rendre à la pozas nous avons fait un premier arrêt à la fortaleza de monterreal à Baiona. Nous avons longé la muraille d’où vous pouvez profiter d’une superbe vue, d’abord sur le port puis sur la côte. Il y a également un sentier qui longe la côte.
Dans mes souvenirs l’entrée pour longer les remparts n’était pas payante. Je vous le recommande car cela ne prend pas très longtemps, et la vue est magique.
Nous avons mangé au bord de la plage, sous les arbres, nos sandwichs tout simples.
Je me suis souvent arrêtée prendre des photos, et j’ai vite fini à la traîne.
Le chemin côtier avait l’air vraiment sympa à faire, malheureusement nous n’avions pas assez de temps.
Pour finir voici la dernière ville à laquelle nous avons fait étape. Je ne me souviens plus de son nom et je ne voudrais pas vous donner la mauvaise information en devinant sur maps si c’était telle où telle ville.
Je me souviens de ses petites ruelles, vides, car c’était l’heure où les gens évitent la chaleur.
Je me souviens que j’avais mal aux pieds d’avoir marché toute la journée, que j’avais chaud et soif. Mais que malgré tout cela j’étais juste heureuse de marcher dans ces ruelles avec ma famille.
Voyager seule a ses avantages mais voyager en famille c’est une autre expérience. Ce sont des souvenirs que je construis avec eux. Lorsque je voyage seule je suis la seule à me rappeler, j’aurais beau leur raconter en détails ce n’est pas la même chose que de le vivre ensemble.
Notre voyage en Galice a été magique. Les paysages étaient superbes, les gens adorables, la nourriture excellente et le temps toujours au beau fixe (nous avons dû avoir 2 jours de gris et de pluie). Nous avons pu balader dans la nature et visiter des villes. Nous baigner dans la mer et dans des rivières.
Si vous hésitez encore concernant votre prochaine destination pour cet été, pourquoi ne pas vous renseigner un peu sur la Galice. C’est un choix que vous ne regretterez pas.